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Crypto-net L'hiver ralentit le développement du blé et rebat les cartes du risque maladies

Cette année, les cumuls de températures de l'hiver sont inférieurs à la moyenne et ceux de précipitation supérieurs. Les stades physiologiques devraient, de ce fait, accuser un retard. Quant aux maladies, le risque d'échaudage augmente, celui lié au piétin verse ralentit et la rouille devrait surtout concerner le quart sud-ouest et de façon précoce.

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Depuis le mois d’août, les températures ont été plus souvent en dessous des normales qu’au dessus. On ne parle plus de réchauffement climatique. Au cours de l’hiver, nous avons eu une période douce, entre le 15 décembre et le 15 janvier. Depuis le thermomètre est pratiquement toujours resté en dessous des normales.


Ecarts de températures par rapport aux normales de saison. (© LL)

 

En ce qui concerne les cumuls de pluviométrie, nous sommes cette année au dessus des normales, avec un cumul depuis le 1er novembre de 350 mm, alors que la fourchette des records indique un maximum à 330 mm en 2007 et un minimum de 85 en 1992.


Cumul de températures et de précipitations depuis le 1er novembre. (© LL)

 

Les cumuls de températures du 1er novembre au 10 mars sont historiquement bas, au niveau des années 2011, 2010 et 2009. Il manque 100°C par rapport à une année moyenne en région Centre.


(© LL)

Conséquences agronomiques

Pour les blés, le déficit de températures devrait engendrer un retard de stade de l’ordre de 7 à 10 jours par rapport à une année moyenne. Nous devrions être dans une année de type tardive concernant le stade épi 1 cm comme en 2006 ou en 1992.


Date du stade épi 1 cm en Eure-et-Loir de 1982 à 2012. (© LL)

 

En moyenne, le stade épi 1 cm est plus précoce de 12 jours en 2013 par rapport à 1982 mais en retard par rapport à la moyenne. Un retard d’un mois du stade épi 1 cm engendre un retard de 15 jours au stade épiaison. Le décalage de stade de 10 jours devrait donc retarder les épiaisons de 4 à 7 jours, avec comme conséquence, une augmentation statistique du risque d’échaudage, lors du remplissage des grains.


Corrélation entre les stades épi 1 cm et 2 nœuds ou épiaison. (cliquer pour agrandir) (© LL)

 

Concernant le piétin verse, le développement de la maladie a été stoppé durant la récente période de froid. La neige inhibe toute sporulation et contamination, et l’effet mécanique du froid peut dans certaines situations limiter la progression du champignon par le décollement des gaines les unes des autres. La destruction des gaines par le gel peut donc faire reculer le développement de la maladie. Sur le graphique ci-dessous, nous voyons que, depuis le 5 février, le développement du piétin a fortement diminué en raison des conditions climatiques. Le niveau de risque est revenu au niveau de 2001.


Simulation piétin au 15 mars 2013 pour l'Eure-et-Loir. (Cliquer pour agrandir) (© LL)

 

La carte ci-dessous indique le potentiel de risque de rouille établi au 31 mars 2013. Toute le quart sud-ouest de la France est en zone de risque important (vert foncé). La rouille devrait aussi faire son apparition plus tôt que d’habitude. La zone en orange devrait voir l’apparition de la rouille au cours de ce printemps, soit quelques jours plus tard que la normale. Les zones indiquées en rouge devraient être épargnées.


Evaluation du risque rouille sur la France. (© LL)

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